Les personnes qui vivent dans la rue ou dans des habitats insalubres sont doublement touchées par le Covid-19. D’une part, les mesures de confinement et la fermeture des restaurants accentuent la précarité alimentaire. D’autre part, sans solution de logement et avec des conditions d’hygiène difficiles, le risque de contracter le Covid-19 est d’autant plus important.
La crise sanitaire ne doit pas conduire à oublier les personnes les plus vulnérables. Une polémique est née lorsque, de manière presque surréaliste, des personnes à la rue, sans logement, ont été verbalisées pour non-respect du confinement. « Nous demandons que des consignes claires soient transmises aux préfets pour que ces sanctions cessent immédiatement », a déclaré Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 800 associations de lutte contre la pauvreté.
Pour faire le point sur la situation actuelle :
▪️ Prolongement de la trêve hivernale. La trêve hivernale concerne les expulsions locatives, les coupures d’énergie, mais aussi le maintien des places en hébergement d’urgence jusqu’au 31 mai. Si la mesure a été saluée par bon nombre des acteurs de la solidarité, elle reste toutefois insuffisante pour les personnes sans-abris et souffrant de mal logement.
▪️ Maintien des actions solidaires. Les associations qui organisent la distribution de repas, ainsi que les structures d’hébergement d’urgence s’efforcent de maintenir leurs actions auprès des populations les plus démunies. Certaines actions ont été suspendues comme les maraudes étudiantes ; des bénévoles ont dû faire le choix de rester confiner chez eux, par exemple pour garder leurs enfants ; ce qui a considérablement accru le travail des structures toujours actives. Les personnes qui se battent tous les jours pour venir en aide aux plus vulnérables font partie de nos héros du quotidien.
▪️ Les demandes en attente : la visite de médecins dans les centres en mobilisant les équipes de réserve, la création de centres d’isolement pour les personnes malades, une trêve sur les évacuations des campements pour éviter la dispersion des personnes mais à condition d’améliorer les conditions d’hygiène (gestion des déchets par exemple), la réquisition de structures non occupées pendant le confinement comme les gymnases afin d’assurer un hébergement transitoire.
Informations utiles pour ceux qui souhaitent s’engager :
– Vous pouvez contribuer à la collecte de dons organisée par la Fondation Abbé Pierre.
– Vous pouvez contacter La Fabrique de la Solidarité pour être mis en relation avec des associations qui organisent des distributions de produits alimentaires et/ou d’hygiène. Vous pourrez alors justifier vos déplacements en cochant la case « déplacements pour l’assistance aux personnes vulnérables » sur l’attestation.
– Vous pouvez également orienter les personnes à la rue en vous renseignant sur le Réseau Entourage qui indique les structures qui maintiennent leur accueil.
Clara Rolin, Trésorière de l’ADHS