La semaine internationale des droits des femmes
17 mars 2020
Si les femmes dédient leur vie à la science depuis toujours, leurs avancées scientifiques ont souvent été minimisées, voire négligées. Outre la femme scientifique la plus célèbre, Marie Curie, les autres femmes de la matière sont largement anonymisées et inconnues alors qu’elles ont apporté des connaissances essentielles et bénéfiques à l’ensemble de la communauté scientifique et technologique.
Parfois, on pense que les femmes investissent peu les métiers scientifiques par manque d’intérêt, mais en réalité, il s’agit de la conséquence de nombreux facteurs : un accès inégal à l’éducation, un plafond de verre persistant, des injonctions sexistes décourageant les femmes… Le domaine des sciences a, pendant longtemps, été réservé exclusivement aux hommes car le sexisme y régnait. Mais le sexisme semble encore perdurer de nos jours. Les campagnes de L’Oréal et l’UNESCO dévoilent d’ailleurs un témoignage d’une doctorante en physique, qui rapporte : “on m’a dit que j’avais deux points de plus que mes collègues masculins parce que le physique remplace la physique”.
Aujourd’hui, les chiffres parlent sur le manque de parité dans la communauté scientifique ; les femmes représentent 30 % des chercheurs dans le monde, ainsi que 35% des étudiants inscrits dans les domaines d’études scientifiques et techniques. En outre, 26% des postes du secteur de l’intelligence artificielle et des données sont occupés par des femmes.
Même si les stéréotypes de genre ont un poids dominant, cela n’a cependant pas empêché les femmes de se battre et à faire de la recherche pour améliorer le monde qui nous entoure.
Pour pallier ces inégalités, des institutions comme l’UNESO et l’ONU-Femmes ont favorisé cette reconnaissance des femmes scientifiques. Dès lors, a été créée une “Journée Internationale des femmes et des filles de science”. Elle permet de promouvoir l’accès et la participation équitable des femmes dans la science, mais aussi plus largement briser les stéréotypes et les préjugés sexistes pour éliminer la discrimination.
Ces nombreux témoignages et campagnes permettent d’encourager à briser ce fameux plafond de verre.
— Portrait #8 de notre sélection : Katherine Johnson —
Nous vous proposons aujourd’hui le portrait d’une femme, Katherine Johnson, qui a révolutionné les codes afin de favoriser l’accès des femmes aux sciences.
Katherine Johnson est la première femme afro-américaine de son école qui suit des études supérieures. Passionnée de mathématiques, elle excelle dans son cursus universitaire, et devient mathématicienne pour la NASA. Elle se considère ironiquement comme un “ordinateur en jupe”.
Dans un contexte de Guerre Froide, les États-Unis ont besoin de spécialistes en géométrie analytique pour devancer les Russes, et Katherine Johnson est l’une des rares à maîtriser cette matière. Ainsi, elle brise les barrières en assistant aux réunions interdites aux femmes et en réalisant des calculs déterminants pour l’exploration spatiale américaine.
Malgré les discriminations racistes et sexistes qu’elle a subi, Katherine Johnson ne s’est jamais laissé décourager et a largement fait ses preuves. Elle raconte d’ailleurs que les hommes “se sont habitués à ses questions et à ce qu’elle soit la seule femme parmi eux”.
Elle s’engage fortement en faveur de la cause des femmes et des filles dans les domaines des sciences et de la technologie. Selon elle, “les filles sont capables de faire tout ce que les hommes sont capables de faire”. Elle encourage et inspire de nombreuses femmes à suivre sa voie, et prône de faciliter davantage l’accès des femmes à ces professions.
Elle donne un message d’espoir “découvrez ce qui vous fait rêver et donnez le meilleur de vous-même. Parce que si vous aimez ce que vous faites, vous réussirez”.
En 2015, elle reçoit la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine, par le Président Barack Obama puis elle intègre les 100 femmes d’exception selon la BBC. Elle fait aussi l’objet du documentaire Les Figures de l’ombre qui célèbre plusieurs calculatrices afro-américaines ayant travaillé pour la NASA.
Elle décède le 24 février dernier à l’âge de 101 ans, mais laisse derrière elle des avancées scientifiques et un modèle de vie indélébiles.
Féministement,
Lou Lachenal, membre de l’ADHS